mercredi 3 novembre 2010

Deux albums de Trondheim


"Bludzee" est le dernier-né de Lewis Trondheim: un petit chat noir que son maître a enlevé à sa mère et emmené en haut d'une grande tour avant de disparaître purement et simplement. Mais Bludzee n'est pas inquiet, car il dispose d'une une ample provision de croquettes. Pour passer le temps, il tchatte avec des potes virtuels sur Internet et regarde les oiseaux s'écraser sur les vitres. Bientôt, des affreux pas beaux font irruption dans son appartement. Ils recherchent le maître de Bludzee, un grand criminel qui aurait décidé d'élever son chat pour en faire un redoutable tueur à gages...

De par son côté barré et hyper-touffu, "Bludzee" rappelle beaucoup "Lapinot et les carottes de Patagonie", une des premières oeuvres de Trondheim. Mais on sent que du temps a passé entre les deux albums et que l'auteur a pris de la bouteille. Même s'il semble partir dans tous les sens, "Bludzee" finit toujours par retomber sur ses pattes avec une certaine logique inhérente à son délire. Un petit bonheur de lecture décalée, surtout pour les propriétaires esclaves de chats qui y reconnaîtront certaines manies de leurs compagnons poilus.



Dans un tout autre genre et avec Matthieu Bonhomme au dessin, j'ai également lu "Omni-visibilis". C'est l'histoire d'un type ordinaire, célibataire d'une trentaine d'années plein de manies de vieux garçon. Un matin, tout le monde le dévisage bizarrement alors qu'il se rend à son travail. De parfaits inconnus semblent le reconnaître, et ses collègues sont capables de lui dire ce qu'il a fait minute par minute depuis son réveil. Très vite, il se rend compte que le monde entier voit désormais ce qu'il voit, entend ce qu'il entend et sent ce qu'il sent. Il devient un homme traqué, pourchassé à la fois par la pègre et la police, courtisé par les multinationales qui voient en lui un parfait instrument publicitaire...

Malgré un propos digne d'intérêt, "Omni-Visibilis" n'a pas réussi à me séduire. Peut-être parce que son personnage principal n'inspire pas la sympathie, ou peut-être parce que j'ai envie de choses plus marrantes en ce moment. Pénélope Bagieu, en revanche, a adoré et le dit ici.

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