mercredi 22 décembre 2010

"La symphonie du temps qui passe"


Jamais encore je n'avais lu roman si prometteur et, au final, si décevant. Poussé par la curiosité, Green Talbot quitte le village endormi où il a vu le jour afin de parcourir le monde pour satisfaire sa soif d'expériences nouvelles. Son voyage initiatique l'amènera à parcourir deux continents durant une période charnière du XXème siècle. Green apprendra à parler aux oiseaux et à respirer comme les poissons, croisera au large de l'île où s'échouent tous les messages en bouteille jamais parvenus à leur destinataire et se mettra à vieillir en accéléré lorsque le ciel lui tombera (littéralement) sur la tête...

Avoir tant de bonnes idées de personnages originaux et d'aventures poétiques pour se contenter de les jeter sur le papier en les détaillant à peine plus que dans un synopsis, puis arrêter brutalement le récit de la vie du héros au moment où, âgé de trente-et-un ans à peine, il rencontre la femme de sa vie et se fait menacer d'un pistolet sur la tempe par son beau-père putatif, ça sent le poil de mammouth dans la main de l'écrivain. On dirait qu'arrivé au premier tiers de son ébauche, Mattia Signorini s'est désintéressé de la fable initiatique et surréaliste pourtant très prometteuse qui avait germé dans son esprit et qui aurait facilement pu donner matière à un roman palpitant d'un millier de pages. La lecture de "La symphonie du temps qui passe" m'a remplie d'une frustration dont je vais avoir beaucoup de mal à me remettre.

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