dimanche 25 décembre 2011

"Les enfants des cornacs"



C'est la photo de couverture signée Maïa Flore - une jeune artiste dont les oeuvres pleines d'une poésie onirique m'avaient fait craquer l'an dernier - qui a attiré mon attention sur ce roman traduit du danois.

"Sur une île mystérieuse au large du Danemark, un drame s'est produit. Le pasteur et sa femme, deux personnalités centrales de la vie de la communauté, ont disparu. Leur fils Peter, surdoué et curieux de tout, ainsi que sa soeur, la très perspicace Tilte, se lancent à leur recherche. Commence alors une épopée rythmée, jalonnée de rencontres cocasses et insolites."

C'est très difficile de parler d'un livre qu'on a beaucoup aimé, surtout lorsque ce livre est un peu atypique, autant par son propos que par le ton employé pour le développer. "Les enfants des cornacs" est bien, pour reprendre l'expression de l'éditeur, une fable philosophique initiatique dans laquelle un jeune héros extrêmement précoce s'interroge sur la religion et la liberté, tout en se confrontant au monde des adultes et à un premier vrai chagrin d'amour. C'est aussi un roman d'aventure mené tambour battant, où retournements de situation et péripéties rocambolesques s'enchaînent à toute allure. C'est une galerie de personnages tous plus savoureux les uns que les autres, avec des noms improbables, des dégaines à hurler de rire et des métiers pour le moins farfelus, où les femmes ne sont pas les moins nombreuses ni les moins remarquables. C'est enfin un livre excessivement drôle, et d'autant plus que l'humour s'y mélange de façon très réussie à la réflexion et à l'émotion.

"Ce qui cloche, c'est que mon frère est né huit cents ans trop tard. Il appartient au temps des chevaliers; il considère toutes les femmes comme des princesses que l'on approche tout doucement, par exemple en tuant des dragons (...). Les filles de Fino, elles, font du taekwondo et s'installent à Arhus dès seize ans, (...)et si jamais elle croisent un dragon, elles aimeraient sortir avec lui ou le disséquer pour en tirer un rapport de biologie."

"Papa est comme ça. Il pense faire preuve de la plus profonde charité chrétienne en disant aux gens qu'apprendre à le connaître constitue la chance de leur vie."

"A aucun titre on ne me fera jurer de la stabilité de Papa et Maman, loin de là. Mais il me semble qu'(...)au moment de partir, ils n'étaient pas plus timbrés qu'ils ne le sont en moyenne toute l'année."

"Il ne suffit pas d'évoluer: encore faut-il que ce soit dans le bon sens. Et pour l'heure, face aux coupures de journaux, Tilte et moi partageons l'idée que nos parents évoluent allègrement dans le sens d'une peine d'au moins huit ans de prison."

Je n'ose pas vous en dire davantage de crainte de gâcher le plaisir de votre découverte. Mais franchement, "Les enfants des cornacs" est un bouquin merveilleux qui devrait trôner sur la PAL de tout amateur de littérature un rien décalée.

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