mardi 5 juin 2012

"Sept détectives"


La collection 7, dirigée par David Chauvel chez Delcourt, se base sur un principe simple: elle rassemble, au rythme de 7 par "saison", des one-shot ayant pour héros 7 personnages d'un même type, et produits chaque fois par des auteurs différents. A la base, je ne suis pas une bonne cliente pour ce concept, qui me paraît quelque peu artificiel et ne laisse pas assez de place à mon goût au développement individuel de chaque protagoniste. Mais ma copine Andoryss, qui a signé le scénario de "Sept naufragés", m'a assuré ce week-end que "Sept détectives" était le meilleur ouvrage de la collection jusqu'ici. Mon penchant pour la période des années 20 et les histoires à la Sherlock Holmes ont fait le reste.

Ces sept détectives, donc, sont clairement calqués sur des personnages célèbres de la littérature: Sherlock Holmes, justement, et son fidèle Watson, mais aussi Hercule Poirot, Miss Marple, Rouletabille, Phillip Marlowe (ou Sam Spade?) et... un cadeau Bonux a qui réussira à identifier le dernier, un inspecteur anglais déchu de ses fonctions après son échec dans une affaire de meurtres en série et réfugié dans les vapeurs de l'opium. Tous sont convoqués à Londres par nul autre que l'auteur d'une nouvelle série de meurtres sanglants, apparemment sans rapport les uns avec les autres - à l'exception du message marqué d'un 7 systématiquement retrouvé auprès des corps. Vous en dévoiler davantage serait déflorer l'intrigue, un crime impardonnable aux yeux des amateurs de whodunnit. Je me contenterai donc de dire que la conclusion est plutôt satisfaisante, même si elle emprunte suffisamment aux classiques du genre pour que j'aie commencé à la soupçonner en cours de route. Quant au reste, j'ai apprécié les quelques traits d'humour bien sentis qui m'ont fait rire tout haut (chose assez rare chez moi), et surtout les dessins d'Eric Canete qui collent parfaitement à l'atmosphère sombre du scénario. La présentation des sept héros, au moyen de portraits pleine page qui ouvrent l'histoire, réussit immédiatement à happer le lecteur et lui donne envie de dévorer la suite d'une traite. Les passages de texte pur - extraits d'une lettre rédigée par un mystérieux narrateur - permettent de faire avancer l'action de manière satisfaisante en se concentrant sur les moments les plus significatifs. Bref, ça ne révolutionnera pas l'histoire du polar, mais c'est bien fichu et ça se lit avec plaisir. 

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