jeudi 1 novembre 2012

"13, rue Thérèse"


En s'installant dans son nouveau bureau parisien, le chercheur américain Trevor Stratton découvre une boîte pleine d'objets et de documents datant du début du XXème siècle. A partir des lettres et des photos, il reconstitue la vie amoureuse de Louise Victor: sa passion pour son cousin Camille, que son père refuse qu'elle épouse et qui sera tué pendant la première guerre mondiale; son mariage avec Henri Brunet, un des employés de son père, qui ne lui donnera jamais les enfants tant espérés; l'attirance qu'éprouve pour elle la jeune Garance à qui elle enseigne le piano; et enfin sa liaison adultère avec Xavier Langlais, qui vient de s'installer avec sa famille dans l'appartement en-dessous du sien. Petit à petit, Trevor se laisse fasciner par la personnalité de cette femme hors du commun, au point d'être tour à tour projeté dans la peau de chacun des protagonistes de son histoire...

Elena Mauli Shapiro a réellement vécu au 13, rue Thérèse, où elle a découvert la boîte dont elle utilise le contenu comme point de départ de cet étrange premier roman. J'ai beaucoup aimé l'héroïne à laquelle elle donne vie, personnalité joyeusement transgressive et bouillonnante de désir; beaucoup aimé, aussi, sa façon très juste de parler de l'élan incontrôlable, aveugle et ravageur qu'est la passion. J'ai frémi en lisant ses évocations émouvantes et tragiques de la guerre; j'ai été intriguée par les zones d'ombre qui demeurent dans la vie de Louise. En revanche, j'ai moins apprécié la toute fin de son roman - cette pirouette peu convaincante par laquelle elle conclut l'histoire de Trevor. Et ayant lu le livre en VO, je serais curieuse de savoir comment la traductrice s'est dépatouillée d'un soi-disant jeu de mots qui ne fonctionne pas réellement en français, ou comment l'éditeur a géré les reproductions de lettres visiblement rédigées par quelqu'un dont le français n'est pas la première langue. 

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