mercredi 9 octobre 2013

"Avant d'aller dormir"


Je ne suis pas très polar, mais quand je lis plusieurs bonnes critiques d'un même roman, il m'arrive de faire une petite incursion dans le genre. C'est ainsi que j'ai découvert et adoré "Les apparences" de Gillian Flynn. Et c'est pour ça que j'ai acheté et lu "Avant d'aller dormir". 

Christine se réveille dans une maison qui n'est pas la sienne, à côté d'un homme qu'elle ne connaît pas. Elle croit avoir une vingtaine d'années, mais en se regardant dans le miroir de la salle de bain, elle constate qu'elle approche plutôt de la cinquantaine. L'homme s'appelle Ben. Il lui annonce qu'ils sont mariés depuis longtemps, mais qu'un accident de voiture a laissé Christine amnésique. Chaque nuit, ses souvenirs de la journée écoulée s'effacent, et le lendemain matin, elle doit tout reprendre à zéro. Un peu plus tard, alors que Ben est parti au travail, Christine reçoit un coup de fil du Dr Nash. Celui-ci lui révèle qu'elle suit une thérapie et tient un journal dans lequel, chaque soir, elle consigne ce qui lui arrive. En lisant ce journal, Christine se rend bientôt compte que Ben lui ment sur de nombreux points... Le fait-il pour la protéger, pour se protéger lui-même ou pour une autre raison plus sinistre? 

Ce que j'ai préféré dans ce roman, c'est l'exploration du thème de la mémoire, un de mes préférés en littérature. "J'ai pensé à la fin de ma vie. A quoi ressemblera ma vieillesse? Vais-je me réveiller sans savoir que mes os sont vieux, mes articulations raides et douloureuses? Je n'arrive pas à imaginer comment je supporterai de découvrir que ma vie est derrière moi, qu'elle s'est déjà déroulée et qu'il n'en reste pas une trace. Pas de coffre aux trésors plein de souvenirs, pas la moindre richesse issue de l'expérience, pas de sagesse accumulée à transmettre. Que sommes-nous d'autre que la somme de nos souvenirs?" Christine se retrouve dans une situation aussi frustrante que poignante; l'auteur retranscrit à merveille ses questionnements et ses dilemmes. Qui peut-elle croire alors que son mari ne lui dit pas la vérité? Alors que les rares images du passé qui lui viennent en tête sont peut-être issues de son imagination plutôt que de sa mémoire défaillante? Alors que les avertissements qu'elle s'adresse à elle-même au travers de son journal pourraient être uniquement motivés par sa paranoïa? 

Ce que j'ai moins aimé, c'est le rythme très lent de la narration, induit par le sujet même. Chaque matin, Christine redécouvre sa vie et passe en revue les éléments déjà évoqués les jours précédents. J'avoue m'être ennuyée parfois, et avoir lu en diagonale certains passages qui ne contenaient aucune révélation. La fin m'a paru assez peu prévisible, non parce que géniale, mais parce que franchement improbable. L'un dans l'autre, le scénario d'"Avant d'aller dormir" n'est pas haletant, et j'ai été plus intéressée par la lutte de l'héroïne pour reconquérir sa mémoire que par la découverte de la vérité concernant son histoire. Mais je suis sûrement un public difficile...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire