lundi 12 janvier 2015

"Un océan d'amour"


"Chaque matin, Monsieur part pêcher au large de côtes bretonnes. Mais ce jour-là, c'est lui qui est pêché par un effrayant bateau-usine. Pendant ce temps, Madame attend. Sourde aux complaintes des bigoudènes, convaincue que son homme est en vie, elle part à sa recherche. C'est le début d'un périlleux chassé-croisé, sur un océan dans tous ses états. Une histoire muette."

Depuis plusieurs mois déjà, je voyais passer des critiques dithyrambiques sur "Un océan d'amour". Boulet chantait ses louanges sur Twitter, mon libraire y allait de son autocollant Coup de Coeur... Mais moi, les histoires sans paroles, c'est carrément pas mon truc. Et le synopsis n'avait rien pour me harponner (pardon) non plus. Puis, au détour d'un rayon de la Fnac où j'étais venue chercher tout autre chose, mon regard s'est posé sur le nom de Lupano, en haut à gauche de la couverture. Attendez... Lupano, le génial scénariste des "Vieux fourneaux" et d'"Azimut"? Mmmh. Ca méritait une enquête plus approfondie. J'ai pris l'objet en main. J'ai parcouru les premières pages. Moins de dix secondes plus tard, je l'emportais à la caisse. 

Je dois l'avouer, je me méfie des ouvrages qui font l'unanimité de la critique. Par exemple, "5000 kilomètres par seconde" (primé à Angoulême en 2011) ou plus récemment "Cet été-là" m'ont laissée de marbre. Mais cette fois, je dois me rallier à l'avis général: "Un océan d'amour" est un bijou - et même pas un petit, puisqu'il compte 200 pages. Une épopée transatlantique rocambolesque et bourrée de tendresse où les situations cocasses alternent avec les catastrophes écologiques, où l'on croise une diseuse de bonne aventure qui pratique la divination dans les crêpes bretonnes et une mouette vengeresse qui repêche les détritus pour les laisser tomber sur la tête des pollueurs, où l'huile de sardines permet de s'évader quand on est menotté à fond de cale et où un don pour le crochet pourrait faire de vous la nouvelle protégée de Fidel Castro.

Lupano confirme ici le bel humanisme qu'on trouvait déjà dans "Les vieux fourneaux"; quant à Panaccione, ses dessins sont assez éloquents pour pouvoir se passer du moindre mot. On émerge de cet "Océan d'amour" le coeur gonflé d'émotion en se disant qu'on sera bien chanceux, plus tard, de s'aimer autant que le minuscule pêcheur aux lunettes en cul de bouteille et son ample bigoudène prête à tout pour le retrouver.






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