dimanche 14 juin 2015

"La femme au carnet rouge"


Un matin à Paris, alors qu'il ouvre sa librairie, Laurent Letellier découvre dans la rue un sac à main abandonné. Curieux, il en fait l'inventaire et découvre, faute de papiers d'identité, une foule d'objets personnels: photos, parfum et... un carnet rouge rempli de note. Désireux de retrouver la propriétaire du sac, Laurent s'improvise détective. A mesure qu'il déchiffre les pages du carnet contenant les pensées intimes de l'inconnue, le jeu de piste se mue progressivement en une quête amoureuse qui va chambouler leurs vies.

La romance, ce n'est pas du tout mon truc. Mais dans celle-ci - qui n'est d'ailleurs pas tant une histoire d'amour que son prélude -, il y a: un libraire "à l'ancienne" qui préfère les rencontres provoquées par le hasard à la chasse aux coups d'un soir sur internet, un journal intime dont la propriétaire dresse des listes de choses qu'elle aime et de choses dont elle a peur, un atelier de dorure loin du fracas du monde moderne, deux chats nommées Belphégor et Poutine ainsi qu'un caméo délicieux de Patrick Modiano. "La femme au carnet rouge", c'est une histoire au charme un peu désuet qui se lit d'une traite et dont le happy end prévisible se présente sous la forme d'un court chapitre jubilatoire du point de vue littéraire. J'ai dévoré ce petit roman à la terrasse d'un glacier samedi après-midi, et je l'ai refermé le sourire aux lèvres.

jeudi 4 juin 2015

"Dix minutes par jour"


Chiara traverse une TRES mauvaise passe. Après l'avoir obligée à quitter sa maison chérie à la campagne pour s'installer à Rome, son mari l'a plaquée par téléphone depuis Dublin, et on lui a brutalement retiré la chronique qu'elle tenait dans un grand quotidien depuis huit ans. Un an plus tard, elle a toujours du mal à s'en remettre. Jusqu'au jour où sa psy lui propose un petit exercice anodin en apparence: pendant un mois, Chiara devra consacrer dix minutes par jour à faire quelque chose de nouveau pour elle...

Certes, ce récit autobiographique ne remportera pas de prix littéraires pour son style fabuleux, et certes, en matière de quête intérieure qui va révolutionner la vie de l'auteur, on n'est pas tout à fait au niveau de "Mange, prie, aime". Pourtant, j'ai dévoré "Dix minutes par jour" en moins de deux heures, séduite par la franchise de Chiara Gamberale, par l'émotion perceptible lorsqu'elle évoque sa relation dysfonctionnelle avec son mari, par cette femme si imparfaite qui tente bon gré mal gré de retrouver un sens à sa vie, et surtout par cette expérience dans laquelle j'ai très envie de me lancer moi aussi, juste pour voir. (Ca pourrait même faire un bon défi Instagram, non?)

mardi 2 juin 2015

"The invisible library"


Irene est un agent de la Bibliothèque Invisible, située dans un espace-temps figé à la confluence de toutes les dimensions existantes. A peine vient-elle de rentrer de sa mission précédente que sa supérieure Coppelia l'envoie dans un Londres steampunk envahi par les fées, les vampires et autres manifestations du chaos afin d'y récupérer une version inédite des contes de Grimm. Déjà mécontente de ne pas pouvoir souffler avant de repartir, Irene est encore plus contrariée lorsqu'on lui adjoint un stagiaire en la personne du mystérieux Kai, puis lorsque Bradamant, une collègue avec laquelle elle est en bisbille, tente de s'en mêler...

Autant le dire tout de suite: j'ai pris énormément de plaisir à lire ce roman sans prétention qui mélange allègrement urban fantasy et steampunk. Si Genevieve Cogman n'a pas l'humour de Gail Carriger, elle propose ici un récit sans aucun temps mort, avec une héroïne dont j'ai apprécié le peu de sentimentalisme, un méchant très intrigant et des situations parfois rocambolesques mais néanmoins jouissives, comme la soirée chez l'ambassadeur gâchée par une attaque d'alligators téléguidés. Bien que l'histoire se suffise à elle-même, je n'ai pu m'empêcher de penser que le concept de la bibliothèque entre les mondes se prêterait particulièrement bien à une série de volumes indépendants, et je croise les doigts pour que l'auteur écrive une suite.