vendredi 13 mai 2016

"Journal d'un vampire en pyjama" (Mathias Malzieu)


En novembre 2013, Mathias Malzieu se découvre atteint d'aplasie médullaire, une méchante maladie auto-immune qui détruit sa moelle osseuse. Commence alors une course-poursuite contre ses globules et ses plaquettes en voie d'extinction pour réussir à assurer le lancement de son premier film "Jack et la mécanique du coeur". Puis c'est l'enfermement en chambre stérile, et les traitements lourds qui se succèdent sans garantie de réussite...

"La maladie ne prend ni week-ends ni vacances, c'est du vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, mais je crois pouvoir le dire le plus calmement et puissamment possible, je suis heureux. Je sens une force nouvelle m'envahir sous les tonnes de plomb qui ralentissent mes pas. 
Cela n'enlève rien à la peur, heureusement que j'ai peur. L'inverse serait un signe de déni. Ce serait comme ne pas avoir le trac avant de monter sur scène à l'Olympia, ou en avoir trop et rester paralysé dans les loges. Il faut y aller!"

Pendant sa maladie, le chanteur/écrivain/réalisateur porté par l'amour de ses proches ainsi que par une formidable énergie créatrice tient un journal dont, après sa guérison, sera tiré ce "Journal d'un vampire en pyjama". Et parce que l'histoire se termine bien, même une flippée des hôpitaux comme moi peut suivre son parcours sans trop d'angoisse, voire en y trouvant une certaine forme d'apaisement. La douceur et le dévouement du personnel hospitalier, le soutien sans faille de son amoureuse, la volonté de de vivre inentamée de l'auteur, son obstination à tirer le meilleur de cette expérience difficile avant même de savoir s'il en réchappera, et puis bien sûr sa plume si particulière composent un témoignage fort et émouvant, parfois drôle, souvent tendre et surtout étonnamment vivifiant.

"Je vais entamer une carrière d'homme poétique.  Etablir un programme de rêves à partager et m'y tenir. Je veux vivre le mieux possible, pour ne pas insulter ceux qui m'ont donné leur sang, leur temps, leur moelle osseuse."

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