samedi 21 mai 2016

"Les Salauds Gentilshommes T3: La république des voleurs" (Scott Lynch)


Empoisonné à la fin du tome 2, Locke Lamora se meurt malgré tous les efforts de son fidèle compagnon Jean Tannen. C'est alors que surgit Patience, une Mage-Esclave qui leur propose un marché. Elle sauvera Locke s'il consent faire campagne pour l'un des deux principaux partis politiques qui, tous les cinq ans, se disputent les 19 sièges du Konseil de Karthain. Mais ce n'est pas tout: pour l'empêcher de gagner, l'opposition a embauché au même poste une certaine Sabetha Belacoros, voleuse émérite et surtout grand amour perdu de Locke...

Cinq ans se sont écoulés entre la parution des tomes 2 et 3 de cette série de fantasy, six ans durant lesquels l'auteur a lutté contre la dépression. A cela, il faut ajouter que j'ai gardé "La république des voleurs" trois ans dans ma PAL, alors que j'avais adoré les "Les mensonges de Locke Lamora" et "Des horizons rouge sang". L'intuition, peut-être - car j'ai été fort déçue par ce tome. 

Si Scott Lynch reprend sa structure habituelle consistant à mener en parallèle une histoire de la jeunesse des Salauds Gentilshommes et une histoire du présent de Locke, cette fois, la ville dans laquelle il envoie son héros n'est pas un dixième aussi fascinante que Camorr et Tal Verrar précédemment. Au lieu des arnaques incroyablement complexes qui faisaient tout le suspens des deux premiers tomes, il ne nous offre ici qu'une série de ruses minables et de manoeuvres d'intimidation sans intérêt. La fameuse Sabetha, dont on avait beaucoup entendu parler sans jamais la voir, se révèle incroyablement crispante, une emmerdeuse de première devant laquelle Locke se change en toutou pitoyable. Leur relation à peu près réaliste dans la partie de l'histoire où ils sont adolescents devient carrément pénible une fois qu'ils sont devenus adultes, et prend toute la place au détriment du scénario ou du développement des personnages secondaires. 

Restent malgré tout l'écriture plaisante de Scott Lynch, ses dialogues sarcastiques à souhait, ses insultes colorées et étonnamment crues, et surtout l'espoir qu'il redresse la barre dans les prochains tomes. Après que sa sortie ait été repoussée plusieurs fois, "The Thorn of Emberlain" devrait paraître en septembre de cette année. Un peu échaudée par "La république des voleurs", j'attendrai sans doute sa sortie en poche pour l'acheter. 

1 commentaire:

  1. Je suis d'accord avec toi : autant les deux premiers tomes m'avaient enchantée, autant celui-là (et en particulier les parties concernant Sabetha) m'ont fait osciller entre ennui et grincements de dents. Je ne suis même pas sûre de lire la suite.

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