samedi 10 septembre 2016

"La dictature des ronces" (Guillaume Siaudeau)


Cela fait un moment que son canapé est devenu le compagnon privilégié de ses journées d'ennui. Un appel pourtant va réussir à l'en sortir: son ami Henry a besoin qu'il s'occupe de son jardin et de son chien pendant son absence. Un mois de vacances sur la mystérieuse et très retirée île de Sainte-Pélagie, pourquoi pas? Ce n'est pas le maire insulaire qui va le dissuader, malgré la mise en garde de ce nain fumeur de cubains: "Ici les gens sont devenus cinglés". L'atmosphère de folie douce de l'île va faire souffler un vent de tempête sur sa morne vie. Et c'est le fond des chaussures tapissé de sable qu'il rentrera chez lui... ou pas. 

Le gamin aveugle qui au moindre bruit croit reconnaître le pas de son père disparu en mer. Les vendeurs d'encyclopédies qui sonnent chez les gens à 3h du matin pour être certains de les trouver. Le lanceur alcoolique de couteaux en mousse. La bibliothécaire qui ne prête que des livres tristes à pleurer et les accompagne toujours d'un Kleenex. Les deux pochards qui vont ramasser des étoiles filantes la nuit. Le vieux voisin qui a assuré son emménagement sur l'île d'une façon très radicale. Durant son mois de gardiennage, le narrateur va avoir affaire à de bien étranges personnages. Mais le plus envoûtant de tous, c'est Sainte-Pélagie elle-même, avec sa mer caressante comme une femme et ses brusques chutes de neige en été. Les chapitres courts peignent des instantanés farfelus, dont le côté décalé inquiète aussi souvent qu'il réjouit, et à l'instar du narrateur, on trouve que la fin arrive beaucoup trop vite. Plus maîtrisé que "Tarte aux pommes et fin du monde", "La Dictature des ronces" confirme le talent de conteur de Guillaume Siaudeau. 

1 commentaire:

  1. J'ai lu "tarte aux pommes, etc." que j'ai vraiment apprécié, alors si celui-là est encore mieux... :)

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